Question...


Wildgrounds nous force à bosser (salaud !) en posant une question à laquelle il n'est jamais facile de répondre :
Quels sont vos films japonais préférés ? Et pourquoi ?
Donc hop, c'est parti pour une petite sélection, sans ordre particulier.



Elle s'appelait Scorpion (Joshuu Sasori : Dai 41 Zakkyo Bo, 1972, de Shunya Ito) : pour sa Meiko Kaji en allégorie de la vengeance, mutique, féministe et incroyablement fascinante, pour son magnifique scope et ses audaces de mise-en-scène que seul un film d'exploitation pouvait se permettre.



Godzilla (Gojira, 1954, d'Ishiro Honda) : pour sa poésie, pour sa longévité (54 ans le pépère, quand même), pour son message humaniste simple mais pas simpliste et puis surtout parce qu'un gros 'streum qui écrase tout sur son passage, ça ne se refuse pas !



Tous les films dans lesquels joue Shintaro Katsu. Les Zatoichi, les Hanzo the Razor, les Hoodlum Soldier (vus en v.o. non sous titrée, on est fan ou on ne l'est pas), Hitokiri, Le Plan Déchiqueté, Shaka, La Grande Muraille...



Electric Dragon 80.000 V (2001, de Sogo Ishii) : un moyen métrage difficilement descriptible tant le film, littéralement électrique, se vit. Icônique en diable, c'est du concentré d'énergie punk nous narrant un combat entre deux vrais super héros survoltés (mon pseudo vient de ce film, et plus particulièrement du personnage dont une des moitiés du visage est celle d'un Bouddha métallique).



The Yakuza Papers (Jingi Naki Tatakai et ses 4 suites, de Kinji Fukasaku) : pour le côté fresque gangsterienne à la limite de l'indigeste, ses freeze frames, pour toute la rage qui dédorde de l'écran, pour Bunta Sugawara, pour toutes les guest stars (Reiko Ike, Tetsuro Tamba, Meiko Kaji, Jo Shishido...), pour le thème signé Toshiaki Tsushima...



Les 7 Samourais (Shichinin No Samurai, 1954, d'Akira Kurosawa) : je crois qu'aucune justification s'impose pour celui là, comme pour tous les Kurosawa que j'ai pu voir...



Hara-Kiri (Seppuku, 1962, de Masaki Kobayashi) : voir ci-dessus, en remplaçant Kurosawa par Kobayashi.



The Street Fighter (Gekitotsu ! Statsujin Ken, 1974, de Shigehiro Ozawa) : parce que c'est un monument du cinéma d'exploitation, que son héros n'en est vraiment pas un, parce que Sonny Chiba y est au sommet de sa forme, poussant les expirations forcées propres au karaté kyokushinkai (Chiba est un disciple du fondateur de cette forme de karaté, Masutatsu Oyama, un coréen naturalisé japonais, qu'il interprétera dans la trilogie Karate -... Bullfighter, ...Bearfighter et ...for Life-) à un niveau over-the-top, pour l'arrachage d'organes en tout genre, pour la petite pique envers Zatoichi, pour le thème (encore) signé Toshiaki Tsushima...



Baby Cart : L'Enfant Massacre (Kozure Okami : Sanzu no Kawa no Ubaguruma, 1972, de Kenji Misumi) : pour sa densité thématique, ses plans de folie, pour Tomisaburo Wakayama, pour être un véritable manga live, pour le style de Misumi, pour Ben Ten Rai...



Violent Cop (Sono Otoko, Kyobo ni Tsuki, 1989, de Takeshi Kitano): mon premier contact avec le cinéma japonais (via la vhs HK Video plutôt classieuse, à ouverture "à l'américaine" par le bas et ses infos sur le film sur un volet cartonné à même le boitier). La violence m'avait littéralement scotché, me "forçant" à découvrir le reste de la filmo du monsieur et celle d'un certain Fukasaku cité dans les infos (c'est lui qui devait à la base réalisé le film).



Goyokin (1969, d'Hidéo Gosha) : alors voilà, je dois vous faire un aveu : je préfère Gosha à Kurosawa. Il fallait que celà soit dit, que je soulage cette culpabilité cinéphilique... Le côté pessimiste, cynico-humaniste, iconoclaste et très sensuel (voire sexuel) de ses oeuvres me parlent tout simplement plus.
Alors pourquoi citer Goyokin plutôt que Trois Samourais Hors-la-Loi, Tange Sazen ou le génialissime Hitokiri ? Et bien pour le thème de Masaru Sato qui me hante encore, pour l'ambiance désenchantée, pour la performance de Tatsuya Nakadaï (et celles de Kinnosuke Nakamura et Tetsuro Tamba), pour les corbeaux, pour son côté Le Grand Silence (les 2 films sont sortis dans leur pays respectif à 6/7 mois d'intervalle). Et puis surtout parce que cette liste doit bien finir à un moment ou à un autre.