Carl Douglas was right, bitches !


Une rubrique (kung-)fourre-tout pour parler en vrac de quelques kung fu pian, autre genre du cinéma d'exploitation que j'affectionne particulièrement (rubrique qui pourrait faire des petits, étant en pleine phase de boulimie de tatane old school). Pour cette fois, il sera question de 7 Grandmasters, Shaolin vs Wu -Tang et de Kung Fu Arts.




Un grand maître décide avant de se retirer de prouver à nouveau sa valeur en allant défier 7 autres maîtres. Accompagné de ses élèves et de sa fille, il se met en route à travers la Chine et croisera sur son chemin un jeune homme désireux de devenir lui aussi son disciple. Mais ce dernier cache un bien sombre secret... (tin tin tin)


Nous sommes donc en présence d'une prod' indépendante de 1978 en direct de Taïwan dont le scénario prétexte concentre pour notre plus grand bonheur tous les gimmicks du film de kung fu : relation maître/élève, apprentissage, méchant très méchant aux cheveux blancs, passage par une maison de thé, trahison, retournement de situation, un poil de comédie...
Et surtout des combats au coeur de la narration. Et quels combats ! Avec Joseph Kuo a la réal' (à qui l'on doit le génial Born Invincible), Jack Long dans le rôle du grand maître et la famille Yuen à la chorégraphie (Corey et Cheung Yan), les très nombreuses joutes sont dantesques et jamais redondantes. Peut-être plus que le duel final, le combat qui voit le grand maître mettre à l'amende l'expert en armes est incroyable et je me demande encore comment ils ont fait pour ne pas qu'il y ait de mort ou au moins un oeil crevé.
Un véritable petit bijou de kung fu old school, sans cable donc et tourné en extérieurs, une bonne alternative en cas d'overdose aux décors fluos de la Shaw.

Joseph, je t'aime !







Deux amis, l'un disciple de Shaolin (et ses fameuses techniques de poings), l'autre du Wu Tang (et son escrime réputée) vont être forcés de s'affronter à cause des machinations de l'empereur pour s'approprier les connaissances des deux styles de combat.

Un autre 'tit indé, signé Liu Chia-Liang cette fois, des plus basiques dans son scénario : trahison, entrainement, morale sauve... Reprenant pour beaucoup la trame de La 36ème Chambre de Shaolin (de... Liu Chia-Liang), le métrage est dans le plus pur style du réalisateur : peu de morts, pas d'effusion de sang à la Chang Cheh, combats réalistes et très peu, voire jamais cablés (au contraire d'un King Hu), ainsi que des pré-génériques toujours épiques (épiques... et colégram), ici très psychédélique.
Le film sort du lot grâce aux performances martiales, notamment celles des deux acteurs principaux : Gordon Liu (adepte de Shaolin) et Adam Cheng (épeiste du Wu Tang) et la bonne idée du pitch de faire s'opposer ces deux styles.
Pas un chef d'oeuvre du genre donc mais un très bon kung-fu pian de son état.


La version ricaine annonce Gordon Liu comme réal mais ne vous y trompez pas, c'est bien Liu Chia Liang derrière la caméra.





Carter Wong (mais si vous savez, Tonnerre dans Les Aventures de Jack Burton dans les Griffes du Mandarin, aka Kill Bill avec 20 ans d'avance et en 20 fois mieux... bref), Carter Wong donc doit épouser la fille de l'empereur. Mais par une nuit sans lune, une tentative d'assassinat est perpétrée contre sa majesté et dans la confusion, notre Carter Wong se retrouve à lancer une fléchette empoisonnée sur sa promise et se retrouve banni. Pour sauver sa fille, l'empereur décrète alors que quiconque pouvant la soigner se verrait offrir sa main. Entre en scène le chimpanzé...


De la trahison ! des zooms ! de la vengeance ! des flash-backs ! des singes !
Mélange de genres, quand tu nous tiens... Dans cette nouvelle prod' indé en direct de Taïwan, on passe du pur drame antique à la gaudriole simiesque (et aussi de la gaudriole antique au drame simiesque) en un battement de paupière avec de-ci, de-là du kung-fu (technique du cheval, du tigre et... du singe) plutôt bien emballé (et chorégraphié par Carter Wong).
Il est fort probable que l'histoire soit tirée d'une légende locale mais je n'ai pas pu, à mon grand regret, en avoir confirmation.


Contenant son lot de passages totalement "autres" : le mariage de la princesse et de son sauveur de chimpanzé (joué et je cite le générique, par Sida the French Monkey Star) ; Carter Wong courant dans la forêt comme un dératé, se parlant à lui même en résumant les enjeux au spectateur ; la naissance d'un enfant alors que la princesse et le singe sont seuls sur une île depuis un petit moment (enfant qui, bien entendu, communique avec les singes, nous donnant droit à une attaque finale du palais par des macaques pleine, pour notre plus grand plaisir, de gags au raz de la ceinture)... cette histoire de courtisans comploteurs se déguste avec délectation et vous fera économiser un peu de drogue grâce notamment au doublage anglais (seul moyen de le voir apparemment).