T.N.T. Jackson

Deuxième mise à jour en 10 jours, c'est ce que j'appelle du surmenage. Pour cette fois, un p'tit peu de blaxploitation (une autre de mes lubies récurrentes) mais comme la vie est bien faîte, on ne quitte pas l'Asie.
Diana "TNT" Jackson part retrouver son frère à Hong Kong et y apprend sa mort. Plongée dans un monde de vices, de drogues et de violences, elle n'aura de cesse de retrouver l'assassin de son frère, épaulée par Joe, le patron de la boîte lui servant de QG.

Avec cette histoire plus qu'indigente et prétexte à tous les débordements, nous voilà embarqués vers les bas-fonds de l'exploitation dans ce sous-Cléopatra Jones. Et nom de Zeus, qu'est-ce que c'est bon.
Cirio H. Santiago investit le genre de la blaxploitation alors qu'il est, en 1975, plutôt moribond. Il tourne et produit ce TNT Jackson chez lui, aux Phillipines, pour le compte de Roger Corman et sa société New World Pictures. Nos deux compères n'en sont pas à leur premier larcin puisqu'ils ont co-produit tout un tas d'autres films de blaxploitation à l'époque dont les w.i.p. The Big Bird Cage et The Big Doll House de Jack Hill. (Ils semblent d'ailleurs toujours collaborer de temps à autres.)




Pour mettre dans l'ambiance, l'affiche n'a aucun rapport avec le film. Il n'y a ni braquage de banque, ni limousine ayant un macchabée pour insigne de capot, ni utilisation de fusil de chasse. Par contre, l'ex-playmate aperçue dans Mean Streets : Jeannie Bell, use bien de ses charmes. C'est bien l'essentiel me direz-vous et vous n'avez pas tort.
Le film est bourré d'ellipses improblables et de faux-raccords anthologiques comme à chaque fois que la doublure de miss Bell, un homme avec une perruque afro énorme, apparait. Ou bien pendant la scène de combat à poil où elle éteint la lumière (passage repris par un certain Quentin T. dans son Jackie Brown) : la petite culotte de notre tigresse change de couleur lors du saut, passant du blanc à l'impulsion au noir à l'atterrissage.
TNT Jackson contient bien évidemment quelques plans bien trashouilles. Deux en fait : le pétage du bras d'un adversaire maniant le balisong (le nom originel et phillipin du couteau papillon, le bonhomme jouant le rôle doit d'ailleurs être un "expert" recruté sur place) et lors de la mort du bad guy.
Bien sûr, les acteurs sont tous plus mauvais les uns que les autres. Le sidekick de notre héroïne, Joe (l'acteur phillipin Chiquito), a du mal à lever la patte ; Stan Shaw (détenteur d'une ceinture noire dans la vraie vie), dans le rôle du bad baaaaad guy, se la joue Bruce Lee de manière encore plus outrancière que ce bon vieux Jim Kelly (c'est dire).
Il n'y a bien que les femmes pour relever un peu le niveau, notre Jeannie Bell et ses longs doigts Griffes de Jade-esque d'abord puis la gironde Pat Anderson, jouant la fiancée du baron de la drogue local.
Bref, ça nichonne et ça bastonne sans temps mort pour notre plus grand plaisir.




Arturo Brachetti peut aller se rhabiller.

A noter que le scénario (?) est écrit par Ken Metcalfe, présent dans le film dans le rôle du baron de la drogue, et par Dick Miller, le monsieur Futterman des deux Gremlins, l'armurier qui se fait dessouder dans Terminator premier du nom ou bien le Walter Paisley de A Bucket of Blood de Roger Corman.